L'église Saint-Maurice de Romans |
Dernière mise à jour le 17/02/2022 Plan du site Menu en haut de page Aide |
La première église de Romans, dédiée à saint Martin (en savoir plus sur saint Martin), était de style roman. Elle fut donnée en 917 à l’abbaye de Cluny par Ingelberge.
Le doyenné de Romans fut annexé en 1200 au prieuré de Salles en Beaujolais. Les rapports entre les prieurs de Salles et les seigneurs locaux furent parfois assez tendus.
L’église actuelle, placée sous le vocable de saint Maurice (en savoir plus sur saint Maurice), date vraisemblablement du XIIe siècle.
Avant 1790, la paroisse ou dîmerie de Romans correspondait à peu près à la circonscription de la commune actuelle. Elle dépendait de l’archiprêtré de Sandrans (en savoir plus sur l'église de Sandrans) et du diocèse de Lyon. Au rétablissement du culte après la Révolution, sa circonscription devint sensiblement celle de l’ancienne seigneurie, c'est-à-dire qu’elle comprenait les trois communes de Romans, Saint-Georges-sur-Renon et Saint-André-le-Bouchoux. Elle fut érigée en succursale le 28 août 1808 par Monseigneur Fesch, cardinal archevêque de Lyon ; mais il n’y avait à Romans, à Saint-Georges et au Bouchoux aucun logement pour le curé, et les églises de ces trois communes étaient fort délabrées. On ne nomma donc point de desservant. La situation était encore la même en 1814, et la commune ne pouvait engager les frais nécessaires.
La même année, le 29 juillet, Monsieur Alexis de Ferrari (en savoir plus sur Alexis de Ferrari et sa famille), maire de Romans, envoya au préfet un mémoire pour demander des secours afin de rétablir le culte. Le préfet conseilla de vendre les églises de Saint-Georges et du Bouchoux, dont le prix, joint à un secours de l’État et une imposition extraordinaire, servirait à réparer l’église de Romans. En 1815, le devis déjà établi en 1810 fut refait pour les réparations indispensables à l’église ; le montant s'élevait à 9258,75 francs.
Enfin, en 1816, le conseil ecclésiastique nomma un prêtre chargé de desservir la paroisse, habitant à Saint-Germain et officiant à Saint-Georges.
Alors, le conseil municipal décida de commencer les réparations et vota une imposition extraordinaire pour l’église ; cette imposition devait durer plus de 40 ans.
En 1823, le diocèse de Belley fut rétabli et la paroisse de Romans, comme tout le département de l’Ain, en faisait partie. Le 11 mai 1829, l’église de Romans fut réconciliée et rendue au culte par Monseigneur Devie, évêque de Belley.
Un desservant fut nommé en 1830, mais Romans n’avait toujours pas de presbytère et en 1838, le curé logeait à Saint-Georges. Ce ne fut qu’en 1841 que le curé put résider à Romans.
Cette église romane a la particularité, unique dans la région de présenter une abside en cul-de-four, entourée par deux absidioles.
L'église de Romans vue de la route Villars-les-Dombes Neuville-les-Dames. | La façade nord de l'église de Romans. |
L'abside et les deux absidioles. |
Le clocher fut construit en 1856 - 1857 en remplacement du clocher initial abattu sur ordre d'Albitte. Il est carré, en briques, non enduit et percé sur chaque face de deux fenêtres géminées en plein cintre. Une corniche en pierre porte la flèche à 8 pans, couverte en ardoises et flanquée de quatre clochetons. Il fut construit par souscription publique et coûta 13.140 frs. Les plans en furent dressés par messieurs George, géomètre à Meillonnas, et Darme, architecte à Bourg. Le maire, Guillaume François Hippolyte de Romans-Ferrari (en savoir plus sur Guillaume François Hippolyte de Romans-Ferrari et sa famille), ne voulait pas accepter les plans et menaçait de retirer sa souscription de 400 frs si l’on ne faisait pas un clocher octogone, tel qu’il existait avant la Révolution. Malheureusement, l’influence de l’évêque de Belley et celle du curé de Romans finirent par prévaloir. Avant la Révolution, le clocher contenait trois cloches. Quand il fut démoli au début de 1794, deux des cloches furent transportées au district, l'autre, suspendue sous le porche de l’église, y demeura jusqu’à la construction du nouveau clocher.
L'une des cloches de Romans, emportées au District pendant la Révolution, aurait été donnée à la paroisse de Laiz. Actuellement le clocher contient deux cloches, la plus grosse est l’ancienne cloche refondue en 1882 par Burdin, fils aîné, fondeur à Lyon, qui avait déjà été refondue en 1782. La petite, fondue aussi par Burdin, porte la date de 1862.
Inscription de la petite cloche : Vox Domini super Populos intonuit Marie-Antoinette-Charlotte, donnée par M. J.-L. Vignand, curé de Romans.
Parrain : Charles-François-Simon comte de Barcelonne de la Rochette.
Marraine : Mme Antoinette-Claudine-Henriette Brac de Châteauvieux Munet du Chapuy.
Façade sud avec la sacristie | Façade sud | Façades sud et est. La façade est date de la restauration de 1896. Elle est surmontée d'une croix en pierre. | La porte et la fenêtre |
La sacristie, accolée à la face sud de l’église fait suite à l’ancienne chapelle des seigneurs. Elle a été construite en 1877 ; avant sa construction, les absidioles des chapelles avaient été murées et servaient de sacristies.
La porte, fort simple, était autrefois précédée d'un porche ou galonnière en charpente, supportée par quatre piliers en bois dont deux reposaient sur d’anciennes coupes en pierre de 0,96 m de diamètre, placées à l’envers. L’une était taillée extérieurement à huit pans avec une base carrée ; l’autre avait douze pans et une base octogonale. Ces coupes avaient dû servir autrefois de bénitier ou de baptistère. Le porche fut détruit quand on fit l’enduit de l’église en 1896. C’était sous ce porche, pavé en briques, que se tenaient jadis les assemblées des habitants.
L'autel de gauche est dédié à la Vierge Marie. En 1656 cet autel était dédié à Notre-Dame du Mont-Carmel. | Nef de l'église. Le choeur non encore restauré, est actuellement fermé. Ses dimensions intérieures sont 21 m x 8,30 m. La nef est éclairée par 6 petites fenêtres en meurtrières, placées à 4,10 m de hauteur, et par la fenêtre en plein cintre au-dessus de la porte. Un banc en maçonnerie faisait autrefois le tour de la nef le long des murs. Il fut détruit lors des réparations de 1843. Le plafond de plâtre fut fait en 1820, refait en 1854, en remplacement d’un plafond de lambris, déjà à demi tombé en 1815. | L'autel de droite est dédié à saint Maurice (en savoir plus sur saint Maurice). En 1656 cet autel était dédié à sainte Catherine (en savoir plus sur sainte Catherine). |
Saint Antoine de Padoue (en savoir plus sur saint Antoine de Padoue) | Sainte Thérèse de Lisieux (en savoir plus sur sainte Thérèse de Lisieux) | Vierge Marie | Saint Maurice (en savoir plus sur saint Maurice) | Saint jean-Marie Vianney (en savoir plus sur saint jean-Marie Vianney) | Notre-Dame du Rosaire | Saint Pierre Chanel (en savoir plus sur saint Pierre Chanel) |
Saint Jean (image symbolique : l'aigle) | Saint Marc (image symbolique : le lion) | Saint Luc (image symbolique : le taureau) | Saint Matthieu (image symbolique : l'homme) |
Au début de son évangile, saint Jean parle du Verbe, c’est à dire de la Parole, de la Pensée et de la Sagesse. Ces paroles sont d’une telle élévation que seul l’aigle peut voler aussi haut.
Saint Marc cite Isaïe : Je suis la voix qui crie dans le désert. À l’époque, les lions étaient encore fréquents dans les régions désertiques.
Dans l'évangile de saint Luc, l’annonce de la naissance de saint Jean Baptiste est faite au prêtre Zacharie. Celui-ci pratiquait les sacrifices imposés par sa fonction sacerdotale et le sacrifice d’expiation était un taureau sans défaut.
Saint Matthieu commence son évangile par la généalogie humaine de Jésus. Il s’agit bien d’un homme et non d’un ange.
Le baptistère | Le confessionnal |
Entrée du chœur fermé, n'étant pas encore rénové. |
Abside et absidiole gauche | Abside et absidiole droite |
L’église est en forme de croix latine, l’extrémité des bras de croix est accusée par des pignons. Chacun des deux bras possède une petite porte en plein cintre, ouvrant du côté du couchant contre le mur de la nef. Ces portes ont toujours existé ; l’une d’elles a été utilisée pour faire l’entrée de la-sacristie ; au moment de la construction de la sacristie, une nouvelle porte fut perçée dans la chapelle de droite du côté du midi.
Porte latérale | Vitraux de la sacristie |
Le titre primordial de la fondation de la chapelle gauche était égaré depuis longtemps quand, en 1756, Etienne-Lambert, comte de Romans-Ferrari (en savoir plus sur Etienne-Lambert, comte de Romans-Ferrari et sa famille), parvint à faire revivre cette prébende tombée en désuétude, en s’appuyant sur une sentence du bailliage de Bresse, en date du 14 septembre 1620, qui confirmait les droits anciens et les revenus de cette chapelle contre les curés de Luponas. Ces droits avaient déjà été reconnus par une ordonnance du Juge-Mage de Bresse du 29 juillet 1582. Monseigneur l’Archevêque de Lyon décida que le prébendier devait dire en sa chapelle des messes pour un tiers du revenu de sa prébende. Les messes se comptaient à 18 sols, dont 16 sols pour le prêtre et 2 sols pour les frais de chaque messe, payables au curé de l’église. Ces messes devaient être célébrées selon l’intention du fondateur, mais comme le titre primordial était égaré, le prébendier devait dire ces messes pour les morts de la maison de Ferrari, comtes de Romans, et la prospérité des vivants, puisque c’est par leurs soins que la dite prébende a été rétablie en 1756 et qu’ils ont fait réparer à leurs frais la chapelle.
On retrouve le nom de quelques-uns des chapelains.
Vitrail gauche de l'abside | Vitrail central de l'abside : saint Maurice | Vitrail droit de l'abside |
Vitrail de la chapelle gauche : saint Jean | Vitrail de l'absidiole gauche | Vitrail de l'absidiole droite | Vitrail de la chapelle droite : saint Charles Borromée (en savoir plus sur saint Charles Borromée) |
Le chœur a été entièrement décoré en 1885 par l’abbé Taconnet mais il est vraisemblable que ces peintures aient recouvert des vestiges peints beaucoup plus anciens, comme le laisse présager les nombreux enduits aperçus dans l’embrasure des fenêtres. Il a également réalisé des peintures dans l'église de Baneins en 1859.
Voûte entre les deux chapelles | Voûte de la chapelle droite |
Voûte de l'abside |
L’abside, voutée en cul-de-four, est éclairée par trois fenêtres dont l’arcature en plein cintre s’appuie sur des colonnettes surmontées par des chapiteaux ornés de motifs végétaux ressemblant à ceux de l'église de Saint-Paul-de-Varax. Les motifs végétaux, feuilles d’eau, arbre de vie ou fleurs de lotus montent vers le ciel d’où redescendent les fruits de la grâce.
Un numéro a été affecté à chaque colonne pour permettre d'associer les chapiteaux aux colonnes.
colonne numéro 1 | colonnes numéro 2 et 3 | colonnes numéro 4 et 5 | colonne numéro 6 |
Chapiteau numéro 1 | Chapiteau numéro 2 | Chapiteau numéro 3 |
Chapiteau numéro 4 | Chapiteau numéro 5 | Chapiteau numéro 6 |
Sources |
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