Sainte Scholastique |
Dernière mise à jour le 17/02/2022 Plan du site Menu en haut d’écran Aide |
Fête | 10 février, mémoire obligatoire | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Naissance | vers l’an 480 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Mort | 543 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Saints contemporains |
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Hommes contemporains |
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Événements religieux |
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Autres événements |
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Elle est patronne de l'église du Mans.
Sainte Scholastique, sœur jumelle de saint Benoît, se consacra à Dieu dès sa plus tendre jeunesse. On ignore en quel endroit était le premier monastère où elle se retira ; mais on sait qu’elle demeura aux environs du Mont-Cassin, après que son frère s’y fut fixé, et qu’elle fonda un couvent de religieuses à Plombariola, qui était au sud et à cinq milles du monastère de Saint-Benoît(1). Nous lisons dans saint Berthaire, qui fut abbé du Mont-Cassin trois cents ans après saint Benoît, que notre sainte instruisit plusieurs personnes de son sexe dans les voies de la perfection ; et comme, au rapport de saint Grégoire, saint Benoît gouvernait des religieuses aussi bien que des moines, il est tout naturel de penser que cela regardait sa sœur et celles qui vivaient avec elles. Scholastique allait visiter son frère une fois par an ; et saint Benoît, qui ne souffrait pas qu’elle vînt jusqu’à son monastère, la recevait avec quelques-uns de ses religieux dans une maison qui était à une petite distance du Mont-Cassin. Le temps qu’ils passaient ensemble était employé à louer Dieu et à parler de choses spirituelles. La dernière de ces visites fut accompagnée d’une circonstance bien remarquable. La voici telle que saint Grégoire la rapporte.
La sainte était allée visiter son frère selon sa coutume ; le jour s’étant passé à chanter des psaumes et à conférer sur divers sujets de piété, ils prirent leur réfection ensemble sur le soir. Scholastique, qui prévoyait peut-être qu’elle ne reverrait plus son frère, le pria de différer son départ jusqu’au lendemain matin et de lui accorder le temps de la nuit afin de le consacrer à un entretien sur le bonheur du ciel. Saint Benoît, fidèle observateur de sa règle, dit qu’il ne la violerait point en passant la nuit hors du monastère. La sainte, affligée de ce refus, mit ses mains jointes sur la table et appuya sa tête dessus ; puis, fondant en larmes, elle pria le Ciel de s’intéresser en sa faveur. Sa prière était à peine finie qu’il survint une pluie d’orage accompagnée d’éclairs et de grands coups de tonnerre, en sorte que saint Benoît ni ses religieux ne purent sortir de la maison. L’homme de Dieu s’en plaignit à sa sœur, en lui disant : « Que Dieu vous le pardonne, qu’avez-vous fait? Je vous ai demandé une grace, répondit-elle, et vous me l’avez refusée. J’ai eu recours au Seigneur, et il m’a exaucée. » Saint Benoît fut donc obligé de rester avec sa sœur. Ils veillèrent durant toute la nuit, uniquement occupés à s’entretenir de la félicité des saints, après laquelle ils soupiraient tous deux avec tant d’ardeur et dont Scholastique était sur le point d’aller prendre possession. Ils se séparèrent le lendemain matin, et trois jours après notre sainte mourut dans sa solitude. Saint Benoît, qui était alors en contemplation dans sa cellule, leva les yeux, et vit monter au ciel l’âme de sa sœur sous la forme d’une colombe. Cette vision le remplit de joie.
11 rendit graces à Dieu, et apprit à ses disciples la nouvelle d’une si heureuse mort. 11 en envoya quelques-uns d’entre eux au monastère de sa sœur, afin qu’ils lui apportassent son corps ; et quand il fut arrivé, il le fit enterrer dans le tombeau qu’il avait préparé pour lui-même. Sainte Scholastique mourut vers l’an 543. On croit, d’après la relation du moine Adrevald(2), que ses reliques furent apportées en France dans le septième siècle avec celles de saint Benoît, et qu’elles furent déposées dans l’église collégiale de Saint-Pierre du Mans. On voit encore dans cette église une belle châsse d’argent qu’on prétend les renfermer(3) b. Sainte Scholastique est honorée au Mans le 11 juillet, qui fut le jour de la translation de ses reliques. Elle avait autrefois un office à trois leçons, comme on le voit par le calendrier de Longchamp, écrit sous le règne de saint Louis.
Une prière fervente de sainte Scholastique suffit pour changer le cours des éléments, et nous trouvons dans l’histoire des saints de nombreux exemples de la bonté avec laquelle Dieu semble se tenir prêt à accomplir les moindres désirs de ses serviteurs. Demandez et vous recevrez. Le Fils de Dieu ne nous dit seulement pas dans la personne de ses disciples, si vous demandez telle ou telle grace, vous l’obtiendrez ; mais si vous demandez quoi que ce soit, mon père vous le donnera. Quelle puissance et quelle bonté! Aussi tous les Pères de l’Eglise se sont-ils servis de cette promesse solennelle du Sauveur pour exalter l’efficacité de la prière. Ils la regardent comme la mère de toutes les vertus, comme la source de tous les biens, comme le trésor de l'âme chrétienne, et comme un fonds inépuisable de richesses, parce que c’est le moyen de parvenir à tout et d'avoir tout. 11 est vrai que la prière n’est efficace qu’à certaines conditions, car Dieu n’est pas le dissipateur, mais le dispensateur de ses graces ; et c'est pourquoi il n’écoute pas toute espèce de prières, mais seulement une prière animée par la foi, une prière sanctifiée par l'humilité, une prière soutenue par la persévérance, une prière non de la bouche et des lèvres, mais de l'esprit et du cœur. Toute cette doctrine est incontestable et fondée sur la raison. Mais ce qu'il y a de plus surprenant, c’est le peu de soin que nous mettons à profiter des avantages considérables que nous pouvons retirer de la prière. 11 semble vraiment que rien ne nous manque et que nous n'ayons rien à demander, et cependant nous sommes si pauvres ! Jusqu’à présent, nous dit le Sauveur, vous ne m’avez rien demandé, pourquoi ne le faites-vous pas ? Prions-le donc avec la même ferveur que les saints ; et, comme pour les saints, Dieu fera de sa volonté la nôtre, et nous accordera tout ce que nous demanderons.
Sources |
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(1) | Le monastère de Sainte-Scholastique fut ruiné par les Lombards, ainsi que celui du Mont-Cassin.
Le second fut ensuite rebâti par Rachis, roi de ces mêmes Lombards, que le pape Zacharie avait converti à la foi catholique.
Ce prince se fit religieux et mourut dans le même monastère.
La reine Tasie, sa femme, et Ratrude, sa fille, firent rebâtir le monastère de Plombariola, le comblèrent de biens, et y vécurent jusqu’à leur mort dans les exercices de la piété.
(Voir les chroniques du Mont-Cassin, par Léon d’Ostie , sous l’an 750. )
Le monastère de Plombariola fut encore détruit dans la suite, et l’endroit où il était n’est plus aujourd’hui qu’une ferme appartenant à l’abbaye du Mont-Cassin.
Voir D. Mège , Vie de saint Benoit, p. 412 ; Chastelain, p. 605, et Muratori. Antichita,etc. t. III, p. 400, diss. 66, Dei monasteri delle monache. Retour |
(2) | Voir D. Mège, Vie de saint Benoit, p. 48. Retour |
(3) | Mabillon, Ménard et Bosche prétendent que le moine Aigulf apporta les reliques de saint Benoit à Fleury-sur-Loire, en 660, après que le monastère du Mont-Cassin eut été ruiné par les Lombards, et que celles de sainte Scholastique furent transportées au Mans, par des personnes pieuses de cette ville.
Mais Loretus de Nuce, et Marchiarelli, savant Camaldule, soutiennent que les reliques des deux saints sont encore au Mont-Cassin.
Benoit XIV, de Canonis. L 4, part. 2, c. 24, t.IV, p. 245, regarde ce dernier sentiment comme certain.
En effet, le pape Zacharie dit dans une de ses bulles, qu’en 746 il avait visité au Mont-Cassin, avec beaucoup de dévotion, les reliques de saint Benoit et de sainte Scholastique.
D’ailleurs Léon d’Ostie, et Paul, diacre, les virent aussi tout entières en 1071, comme nous l’apprenons de la bulle que publia Alexandre II lorsqu’il consacra la nouvelle église du Mont-Cassin.
Ce sentiment se confirme encore par les visités juridiques qui ont été faites des mêmes reliques en 1486 et en 1545.
Que conclure de tout ceci ? C’est que l’on n’a transporté en France que quelques petites parties des précieux restes de saint Benoit et de sainte Scholastique.
De Nuce ne doute point de la vérité de cette translation.
Voir Muratori, Antichita, etc. diss. 58, t. III, p. 244 , et Benoit XIV, loc. cit. * L’église du Pré. au Mans, conserve encore quelques parcelles des reliques de sainte Scholastique.
Le reste a péri pendant la révolution. Retour |