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Saint Arey



Dernière mise à jour
le 17/02/2022

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Fête 8 juin, fête locale
Naissancevers l’an 535
Mortvers l’an 604
Fonction évêque de Gap
Saints contemporains
NomNaissanceMortFonction
saint Amand589vers l’an 671
saint Arige614évêque de Lyon
saint Austrégisile, Outrille55120/05/624bibliothécaire de Charlemagne
évêque de Bourges
saint Benoît, Benoît de Nursievers l’an 48021/03/547
saint Césaire d’Arlesvers l’an 470542évêque d’Arles
père de l’Église
sainte Clotilde545
saint Colomban615
saint Didier23/05/608évêque de Vienne
saint Éthère602évêque de Lyon
saint Euphrone573évêque de Tours
saint Evence586
saint Grégoire de Toursvers l’an 539595évêque de Tours
saint Grégoire le Grandvers l’an 540604pape (65e)
docteur de l’Église
saint Médard de Noyonvers l’an 456560évêque de Noyon
saint Namat486559évêque de Vienne
saint Nizier513573évêque de Lyon
saint Philippe de Vienne580évêque de Vienne
sainte Radegonde518587
sainte Scholastiquevers l’an 480543
saint Triviervers l’an 550
saint Vère II596évêque de Vienne
Hommes contemporains
NomNaissanceMortFonction
Childebert I vers l’an 497 23/10/558 roi de Paris
roi d’Orléans
Clotaire I vers l’an 498 561 roi des Francs
Dagobert I vers l’an 602 19/01/638 roi des Francs
Événements religieux
DésignationDate
Concile de Chalon 579
Concile de Lyon 567
Concile de Macon 582
Concile de Macon 585
Autres événements
DésignationDate
Peste (pape mort de la peste) 590

Saint Arige ou Arey, évêque de Gap en Dauphiné, en latin Arigius et Aredius. Sa vie, écrite par un auteur contemporain, ou peu éloigné de son temps, a été donnée d’une manière très défectueuse par le père Labbe qui l’avait reçue du père Sirmond. Le père Papebroch a tâché de suppléer à une partie de ses défauts, en la redonnant avec ses remarques dans la contin. de Bollandus. Les lettres que saint Grégoire le Grand écrivit à Arige pendant les dernières années de sa vie sont consultables.

Ce saint est parfois confondu avec saint Arey, évêque de Nevers et avec saint Yriez ou saint Ereje, abbé de Limoges, quelquefois même avec saint Arige, évêque de Lyon. Ces saints ont vécu durant le même siècle. Ils portent le même nom latin. Arige était fils d’Apocrasius et de Sempronia, l’un et l’autre, distingués par leur naissance. Il était issu d’une famille noble et illustre parmi les Français établis en Gaule.

Arey naquit à Chalon-sur-Saône vers l’époque où les enfants de Clovis détruisirent et partagèrent entre eux le royaume de Bourgogne. Il fut offert à Dieu par ses parents à l’âge de deux ans dans l’église Saint-Vincent de Chalon-sur-Saône où il fut reçu et baptisé par l’évêque du lieu, le bienheureux Didier, qui prit soin de son éducation. Il fit de tels progrès dans la vertu et la science de l’Église qu’on le fit entrer dans le clergé et passer par les degrés de l’ordination jusqu’à la prêtrise. La persuasion où l’on était de la sainteté de ses mœurs, de la sagesse de sa conduite et de sa suffisance, le fit nommer directeur ou curé de la bourgade de Morgey ou Morges en Trièves dont la paroisse était très importante. Quelques-uns l’ont prise, sans beaucoup de vraisemblance, pour la petite ville de Morges faisant partie du diocèse de Clermont en Auvergne. Pendant qu’Arige s’appliquait à instruire son troupeau et à l’édifier par les exemples de toutes sortes de vertus qu’il lui donnait, il y avait dans la province des Alpes, aujourd’hui Dauphiné, deux évêques qui scandalisaient toute l’Église par leurs débauches et leurs violences. C’étaient Salone d’Embrun et Sagittaire de Gap, qui furent déposés en 567 dans le second concile de Lyon, car reconnus coupables de beaucoup de meurtres, de vols et de sacrilèges. Ils allèrent à Rome surprendre le pape Jean III qui les fit rétablir, à condition qu’ils se purgent si quelqu’un relevait l’accusation. Cette indulgence ne fit que les rendre plus insolents et plus insupportables à tout le monde. Après avoir usé à leur égard de beaucoup de modération et d’une longue patience, le roi Gontran fut obligé de convoquer un concile d’évêques à Chalon-sur-Saône pour faire leur procès. Ils y furent condamnés pour une infinité de crimes, parmi lesquels il y en avait de lèse-majesté. Ils furent démis de l’épiscopat et enfermés dans le monastère de Saint Marcel près de Châlon en 579. Il fallut pourvoir leurs Églises de dignes pasteurs qui soient capables de réparer par leur vertu les maux que ces deux scélérats y avaient causés.

Arige qui gouvernait la paroisse de Morgey depuis quatorze ans avec une édification merveilleuse, fut choisi par les évêques pour devenir évêque de Gap en remplacement de Sagittaire. Il arriva dans un diocèse désolé, aux sanctuaires parfois profanés en raison des invasions barbares, et où régnaient la misère et l’ignorance. Il fit bientôt changer la face de ce diocèse abandonné en y rétablissant la pureté des mœurs et de la foi. Il organisa la vie paroissiale dans son diocèse. Il organisa les paroisses et établit une école cathédrale.

Il n’était pas suffisant qu’il travaillât nuit et jour à l’ouvrage du Seigneur, qu’il sacrifiât son repos pour veiller sur le troupeau qui lui était confié, qu’il s’appliquât à le guérir de ses maladies spirituelles et à l’engraisser du pain céleste de la parole de Dieu. Il vit bien que ce n’était que remplir son ministère qu’à moitié s’il se contentait de faire le bien sans songer en même temps à l’affermir et à le conserver après lui. Voulant procurer de bons pasteurs à son Église, il ouvrit dans la ville épiscopale, à l’exemple de saint Eusèbe de Verceil, une maison cléricale où lui-même forma les jeunes clercs. Son zèle lui fit aussi parcourir, pour encourager les prêtres, hameaux et bourgades de son diocèse, très vaste à l’époque. Cependant, il ne travaillait pas moins à sa propre sanctification qu’à celle des autres. Il vivait dans une pénitence continuelle, il affligeait son corps par toutes fortes de mortifications qui pour la plupart étaient si secrètes qu’on ne les découvrit que sur la fin de sa vie. On assure que Dieu voulut le gratifier de la vertu des miracles dès son vivant pour que rien ne manquât à l’autorité qu’il lui avait donnée sur son peuple. Il était étroitement uni d’amitié aussi bien que de communion avec les plus saints évêques de France, coopérant avec eux de toutes ses forces pour l’utilité de l’Église, la réformation des mœurs, le rétablissement de la bonne discipline. Il les aida à œuvrer pour le bien de l’Église à travers différents conciles locaux, notamment en établissant le respect du jour du Seigneur. Il fut consulté par saint Colomban pour harmoniser la datation de la fête de Pâques. Il se rendit en 584 au second concile de Valence et l’année suivante au second de Mâcon. Parmi les quarante-trois évêques qui le composaient, quinze sont reconnus pour saints et honorés d’un culte public dans l’Église. Mais l’honneur le plus important pour Arige sur cette terre fut l’amitié particulière qu’il avait contractée avec le pape, saint Grégoire le Grand. C’est ce qui parut pendant le voyage qu’Arige fit à Rome vers 598 pour visiter le tombeau des saints Apôtres. Saint Grégoire n’oublia rien pour bien le recevoir et pour lui faire sentir les preuves de son estime et de son affection. Il ne pouvait se lasser d’admirer sa vertu et témoignait hautement que de plusieurs saints évêques de France qu’il avait vus, il n’en avait pas encore trouvé d’égal à Arige. Bien que de courte durée, le temps où il resta à Rome pendant lequel il observait principalement la sainteté et la doctrine de ce grand pape, créa une attache si forte entre eux qu’ils ne purent se séparer sans éprouver une grande souffrance et sans verser beaucoup de larmes, n’ayant pu s’y résoudre que par l’espérance de se voir bientôt réunis au ciel. Le pape saint Grégoire lui recommanda, lorsqu’ils passèrent à Gap, les moines qu’il envoya de Rome à Canterbury.

Saint Grégoire comprit la sainteté et la loyauté d’Arey. Il l’honora, l’encouragea et sollicita même son concours. Il lui confia la charge de susciter un concile régional pour condamner la simonie (2), lui demandant de lui consigner par écrit tout ce qui se passerait pendant le concile : « Vous connaissant parfaitement, nous serons sûrs d’être exactement renseignés ».

Il l’associa de très près à son activité missionnaire en Angleterre : le second groupe missionnaire envoyé en 601 pour soutenir le succès apostolique de saint Augustin, évêque de Canterbury, passa par Gap, où il fut chaleureusement reçu et généreusement aidé. Trois lettres de saint Grégoire à Arey témoignent de cette sainte et fructueuse amitié.

Saint Grégoire voulut continuer ce pieux commerce d’amitié par les lettres diverses qu’il écrivit à Arige durant les cinq ou six années qui leur restaient tous deux à vivre. (1) C’était quelquefois pour lui déclarer les sentiments les plus tendres de son cœur et quelquefois pour le consoler dans les afflictions qui lui survenaient. Tantôt, c’était pour louer son zèle contre les simoniaques, sa patience dans les adversités, sa charité envers les missionnaires apostoliques qu’il envoyait en Angleterre, sa vigilance sur son troupeau, son application infatigable à tous les devoirs de son ministère, tantôt, pour lui recommander les personnes qu’il aimait et pour lui manifester la confiance particulière qu’il avait en lui. Il se souvint aussi qu’au cours de son voyage à Rome, il lui avait demandé la permission de se servir de dalmatique pour lui et pour son premier diacre Valaton, homme ayant beaucoup de mérite qui fut son successeur dans l’évêché de Gap. L’année suivant son retour, il lui envoya les deux dalmatiques, donc l’usage n’était pas encore commun parmi les évêques de ces siècles. « De leurs deux cœurs, l’amitié n’a fait qu’un », écrivit le pape à Arey.

Ce fut peu de temps après avoir reçu ce nouveau témoignage de l’estime de saint Grégoire, qu’Arige, à la fin du jeûne et des offices du carême pendant lequel il s’était extrêmement macéré le corps, logea trois lépreux dans sa chambre, car il voulait les soigner et les servir. Il eut soin de les laver et de faire leurs lits lui-même pendant trois jours au bout desquels Dieu voulut récompenser sa charité par leur guérison. Arige les renvoya en pleine santé le jour du jeudi saint.

Il vit venir la mort de très loin et se prépara à la recevoir en étant soumis aux ordres de Dieu. Il intensifia ses prières et ses pénitences. Lorsque, dans sa dernière maladie, il se sentit près de sa fin, il se fit porter devant l’autel de saint Eusèbe et se fit mettre tout nu sur la cendre, couvert seulement d’un cilice. Il reçut dans cet état le saint viatique du corps et du sang de Jésus-Christ par les mains d’Isice ou Hesyque, évêque de Grenoble, assisté de Diconce ou Deconce, prêtre de son église. Il rendit tranquillement son âme à Dieu le premier jour de mai 604, âgé d’environ 69 ans dont il avait passé près de 15 dans l’épiscopat. Sa mémoire a été consacrée par le culte qu’on lui a rendu dans divers endroits du Dauphiné et de la Provence en ce même jour auquel on trouve son nom marqué dans plusieurs martyrologes.

Une localité conserve sa mémoire : Saint Arey (38350).

Depuis 1853, la croix pectorale des chanoines de Gap porte à l’avers l’effigie de saint Grégoire et au revers celle de saint Arey, témoignage de la forte amitié spirituelle qui unit l’évêque de Gap et le grand pontife romain. (Sanctoral du diocèse de Gap et d’Embrun, page 48)

Sources
  • Nominis
  • Vies des pères, des martyrs et des autres principaux saints, tome IV (Alban Butler)
  • La vie des saints composée sur ce qui nous est resté de plus authentique et de plus assure dans leur histoire ; disposées selon l’ordre des calendriers et des martyrologes ; avec l’histoire de leur culte selon qu’il est établi dans l’Eglife Catholique ; et l’histoire des autres fêtes de l’année. Tome 4 contenant les mois de mai et juin.
  • https://cosmovisions.com/$Simonie.htm

Notes

(1) Ces deux saints moururent la même année. Retour

(2) On définit la simonie comme la volonté déterminée, voluntas studiosa, le désir d’acheter ou de vendre des choses spirituelles, comme les sacrements, ou des choses tenant au spirituel, comme les bénéfices et les vases sacrés. Elle tire son nom de Simon le Magicien, qui offrit de l’argent aux apôtres Pierre et Jean, en leur demandant de lui donner la puissance de faire recevoir le Saint-Esprit par ceux à qui il imposerait les mains.

Simon, voyant que l’Esprit était donné par l’imposition des mains des Apôtres, leur offrit de l’argent en disant : « Donnez-moi ce pouvoir, à moi aussi, pour que tous ceux à qui j’imposerai les mains reçoivent l’Esprit saint. »

Pierre lui dit : « Périsse ton argent, et toi avec, puisque tu as estimé pouvoir acheter le don de Dieu à prix d’argent?! Tu n’as aucune part, aucun droit, en ce domaine, car devant Dieu ton cœur manque de droiture. Détourne-toi donc de ce mal que tu veux faire, et prie le Seigneur : il te pardonnera peut-être cette pensée que tu as dans le cœur. Car je le vois bien : tu es plein d’aigreur amère, tu es enchaîné dans l’injustice. »

Simon répondit : « Priez vous-mêmes pour moi le Seigneur, afin que rien ne m’arrive de ce que vous avez dit. » (Actes des Apôtres 8. 18-24)

Le pape saint Grégoire indique trois manières principales de commettre le crime de simonie :

  1. Munus a manu, remise ou promesse expresse ou tacite d’argent ou de tout autre objet faisant partie du domaine et du commerce des hommes ;
  2. Munus ab obsequio, récompense ou attente d’un service ;
  3. Munus a lingua, lorsqu’un bénéfice est conféré, non à cause du mérite du sujet, mais à cause de la recommandation d’un tiers.

Tous les simoniaques, de quelques dignité ou état qu’ils soient, se trouvent excommuniés ipso facto. Leurs élections ou provisions sont nulles ; et leurs bénéfices, vacants et impétrables. Retour