Concile de Constantinople en 381 |
Dernière mise à jour le 17/02/2022 Plan du site Menu en haut d’écran Aide |
Saints contemporains |
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C’est le second concile général. Il fut convoqué sur l’ordre de l’empereur Théodose. Il s’agissait d’y faire confirmer la foi de Nicée, de donner un évêque à l’église de Constantinople (de travailler à la réunion des églises) et de faire des règlements pour le bien de l’Église.
Les évêques y vinrent de toutes les provinces de l’Orient à l’exception de l’Égypte. Ils furent cent cinquante selon l’opinion la plus commune. Les souscriptions marquent les noms de cent quarante-deux. Les plus renommés de ces évêques étaient saint Mélèce d’Antioche, saint Grégoire de Nysse, saint Pierre de Sébaste son frère, saint Amphiloque, saint Pélage de Laodicée, saint Euloge d’Édesse, saint Cyrille de Jérusalem, Helladius de Césarée en Cappadoce, Diodore de Tharse, Acace de Béroé. M. de Tillemont dit que c’est le concile où il y a eu le plus grand nombre de saints et de confesseurs.Il n’y a eu ni lettres ni députés envoyés de la part de Damase ni des autres Occidentaux. Théodose n’avait assemblé que de l’Orient à ce concile parce que les erreurs que l’on y voulait condamner n’avaient cours que dans cette région. Saint Mélèce présida d’abord cette illustre assemblée, mais ses incommodités l’obligèrent souvent de s’en absenter.
Ce qui concernait l’église de Constantinople fut traité en premier : on déclara que Maxime, nommé le cynique, n’avait pas été et n’était pas évêque, que son ordination et tout ce qu’il avait fait en cette qualité étaient illégitimes et qu’il usurpait le siège de Constantinople. Saint Grégoire de Nazianze ut élu à sa place. Il fut fait violence à sa modestie, on l’obligea malgré ses gémissements et ses cris d’accepter le siège de Constantinople. Il fut placé comme malgré lui sur le siège épiscopal.
Sur ces entrefaites, Dieu rappela à lui saint Melèce du milieu de ce grand nombre d’évêques qui avaient été témoins de sa piété. Après sa mort, saint Grégoire de Nazianze présida au concile. Cet évêque concentra ses efforts pour qu’on laissât Paulin gouverner l’église d’Antioche. C’était dans le but d’apaiser le schisme qui divisait cette église. Tous ses soins furent inutiles. Les évêques d’Égypte et de Macédoine qui arrivèrent, s’opposèrent à ses bons plans, se montrèrent ses ennemis et critiquèrent son élection sous prétexte qu’étant évêque d’un autre siège, on l’avait fait passer à un autre. Cet événement poussa saint Grégoire à l’action héroïque de supplier les évêques de lui permettre de quitter le siège de Constantinople si sa démission devait procurer la paix. C’est ce qu’il fit en effet après avoir déjà fait régner l’ordre et la piété d’une manière admirable dans l’église de Constantinople. On mit à sa place Nectaire. Dans cet intervalle, Théophile d’Alexandrie présida au concile. Nectaire avait été prêtre de cette ville. Bien loin de s’être exercé dans les degrés inférieurs comme les canons l’ordonnent, il n’était pas encore baptisé. Plusieurs disent qu’il fut élu par le parti des évêques qui avaient montré le plus de passion contre saint Grégoire. D’autres disent qu’il fut enlevé par le peuple dont il était aimé à cause de sa douceur et qu’il fut sacré par les cent cinquante évêques, dont plusieurs, selon Sozomène, s’étaient d’abord opposés à son élection. Quoi qu’il en soit, ce fut Nectaire qui présida le concile aussitôt après son élection.
On ne sait pas précisément à quel moment les actions suivantes du concile se passèrent.
Le concile chercha à réunir les Macédoniens et on leur proposa de recevoir le concile de Nicée. Ils aimèrent mieux se retirer et le concile les déclara hérétiques. Il fit ensuite plusieurs canons.
Par son second canon, le même concile renouvela l’ancienne loi de l’Église autorisée par les canons numéro quatre, cinq et six de Nicée. Cette loi imposait que les élections des évêques de chaque province soient faites par ceux de la même province et par les prélats voisins que ceux-ci voudraient appeler. Ceci concerne non seulement les élections, mais aussi les autres affaires de l’Église. Cependant, il ne faut pas conclure que les évêques prétendissent défendre d’appeler à Rome. Ce même canon donne à l’église de Constantinople la prérogative d’honneur ou le premier rang après celle de Rome, par cette seule raison que Constantinople était la nouvelle Rome. Aussi, ce canon a occasionné des difficultés de la part de Rome. Les suites en ont été très importantes, car au lieu d’une simple dignité pour le siège de Constantinople, ce fut bientôt une juridiction fort étendue.
Le sixième canon qui ne se trouve pas dans le recueil de Denis-le-Petit, concerne la discipline de l’Église : toutes sortes de personnes sont admises pour accuser les évêques et les autres ecclésiastiques des torts qu’elles prétendront en avoir reçus. Pour les sujets ecclésiastiques, on ne doit pas recevoir comme accusateurs les hérétiques, les schismatiques, les personnes excommuniées ou déposées, ou accusées de crimes, avant de s’être justifiées.
Le septième canon règle la manière dont les hérétiques doivent être reçus dans l’Église. Les uns seront seulement obligés de faire une requête et d’anathématiser des hérésies, avant d’être signés pour recevoir le Saint-Esprit et oints du saint chrême sur le front, les yeux, le nez, à la bouche et les oreilles. Les autres seront reçus comme païens, catéchisés, exorcisés et baptisés. Le concile avait en vue divers hérétiques. Au premier rang étaient les ariens, les Macédoniens, les novatiens, les quartodécimans et les apollinaristes. Dans le second étaient les eunomiens, les monianistes, les sabelliens et autres. Mais ces hérétiques, que le concile ordonne de baptiser. Ils n’avaient pas reçu le baptême ou ne l’avaient pas reçu dans la forme de l’Église.
Pour ce qui regarde la foi, le concile condamna les ariens et les eunomiens, qui combattaient la divinité du Verbe, les Macédoniens qui refusaient de reconnaître celle du Saint-Esprit, et les apollinaristes qui ruinaient la vérité de l’Incarnation. Les uns et les autres l’avaient déjà été par divers conciles particuliers.
Le concile décida :
Ainsi après ces mots du symbole de Nicée : il s’est incarné, celui de Constantinople mit ceux-ci : par le Saint-Esprit et de la vierge Marie. Le symbole de Nicée disait seulement : il a souffert, est ressuscité le troisième jour, est monté aux cieux et viendra juger les vivants et les morts. Le symbole de Constantinople dit : il a été crucifié pour nous sous Ponce-Pilate. Il a souffert et a été enseveli. Il est ressuscité le troisième jour, suivant les écritures. Il est monté aux cieux. Il est assis à la droite du Père, et il viendra encore avec gloire juger les vivants et les morts. Son royaume n’aura pas de fin.
Le symbole de Nicée disait simplement : nous croyons aussi au Saint-Esprit et ne parlait pas de l’Église. Celui de Constantinople dit : nous croyons aussi au Saint-Esprit, Seigneur et vivifiant, qui procède du Père, qui est adoré et glorifié avec le Père et le Fils, qui a parlé par les prophètes. Nous croyons en une seule Église, sainte, catholique et apostolique. Nous confessons un baptême pour la rémission des péchés. Nous attendons la résurrection des morts, et la vie du siècle futur. Amen.
Tout le commencement du symbole du concile de Constantinople est le même que celui de Nicée. C’est ce symbole de Constantinople que l’on dit à la messe.
Ce concile fit ces additions pour expliquer davantage les articles attaqués par les hérétiques et exclure les faux sens qu’Apollinaire, Valentin et Macédoine lui donnaient.
M. de Tillemont dit que par ce moyen, ce symbole si sage, si salutaire et si digne de la grâce de Dieu qui le produisait fut suffisant pour nous instruire parfaitement de la véritable foi touchant le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et le mystère de l’Incarnation. Le concile dit seulement que le Saint-Esprit procède du Père. Les Latins y ont depuis ajouté, et du fils. Cette addition fut par la suite une occasion aux Grecs de se plaindre des Latins. L’addition Filioque commença en Espagne en 447. Les églises de France firent ensuite la même chose. Celle de Rome les imita après le pape Paul III.
De tous les actes de ce concile, il ne nous reste que le symbole et les canons avec la lettre qui les adressa à Théodose. Ce concile est reconnu pour le 2e concile œcuménique par le consentement que l’Occident a donné depuis à ce qui avait été décidé touchant la foi.
Sources | Dictionnaire des Conciles par L’ABBÉ FILSJEAN, CHANOINE DE LA CATHÉDRALE DE SAINT-CLAUDE (1835). |
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